"Quand on aime il faut partir" - Blaise Cendrars
Le vent s’est levé, brouillon, puissant, bavard. Il pleut rageusement. Le ciel reproche-t-il quelque chose aux humains, sa sécheresse à la terre ? Les hommes et les animaux sont abasourdis par ce soudain emportement et l’on se tait dans les maisons. Au moins, il fait un peu plus frais.
La brutalité laisse incrédule. Que pourrions-nous faire pour calmer le vent ? Implorer sa clémence ? Mais le vent est sans clémence. Invoquer la parenté de la pluie qui nous gifle et des larmes que le vent ou la douleur nous met aux yeux ? La pluie s’en fout bien.
Au moins il fait un peu plus frais maintenant. La menace est passée, la rage s’est affaissée d’elle-même et nous pouvons nous réjouir de ce que, demain encore, la forêt sera verte, demain encore, les cabris et les moutons trouveront de l’herbe tendre. Demain encore nous nous réveillerons serrés l’un contre l’autre.